La violence a multiples faces, toutes celles qu'on lui donne
selon les soucis de l'heure et les jeunes font toujours partie de
ces soucis. Le piège de la violence dans lequel le jeune peut
tomber ne dépend pas uniquement de son agir, mais relève de la
façon dont on appréhende cet agir en termes de violence. Ce piège
ne dépend pas non plus uniquement de ce qu'est le jeune; il relève
souvent de la manière dont on se saisit de sa personne pour en
préciser le profil délinquant. Dans ce processus qui conduit
souvent au pénal, le piège se referme sur le jeune et peut le
détruire complètement. L'ouvrage examine comment cette violence
particulière capable de détruire le jeune s'infiltre socialement.
Cette violence n'a pas sa source dans quelque intervention
extraordinaire de l'autorité étatique, mais bien dans un quotidien
plus ou moins banal où rationalisations, peurs, intérêts,
idéologies reconduisent les structures en place. La violence des
jeunes prend la figure de l'institution qui la combat.